Israr s’était assoupi, sous le coup de la fatigue, quand il reçut un coup de fil à 2 heures du matin. L’adolescent de 17 ans, gardien de profession, affirmera, plus tard, que cet appel, « je ne l’oublierai jamais tant que je vivrai ».
L’histoire, rapportée par les médias locaux, se passe en Afghanistan, après la prise de Kaboul par les Taliban, le 15 août dernier. Un adolescent, du nom d’Israr, 17 ans, reçoit un appel de son frère, qui lui fait savoir que des hommes ont fait irruption dans leur maison et ont traîné leur père dehors, puis l’ont abattu.
Le jeune homme raconte : « Il m’a dit de rentrer vite chez moi« , se souvient Israr, dont le nom a été changé pour sa sécurité. « Je l’ai rencontré à Orakzai, l’un des sept districts de la ceinture tribale du Pakistan. Comme le reste des provinces frontalières avec l’Afghanistan, Orakzai abrite une population majoritairement pachtoune.« , a-t-il ajouté.
Trois jours après le meurtre du père d’Israr, la branche extrémiste de l’État islamique, connue sous le nom de « province du Khorasan », a revendiqué le meurtre, accusant le père d’Israr d’être un informateur militaire pakistanais, une allégation que le jeune homme a démentie, en ces termes : « Mon père venait d’acheter une boutique à Orakzai, et il aidait sa tribu, en particulier les personnes déplacées par la guerre… ». « Il n’avait pas d’ennemis et il était l’un des notables de la région », a-t-il conclu.